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132 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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pièce. L'événement mème qu'elle rappelle assigne à son exécution une date postérieure à 1513.
Parmi les tapisseries.consacrées à des souvenirs historiques, la suite de Beauvais, représentant les Anciens rois des Gaules, présente un caractère bien original. On ignore dans quel atelier cette tenture a été tissée ; l'exécution peut se fixer aux environs de l'année 15.30. M. Jubinal a imprimé les curieuses légendes suivant lesquelles Samothès, fils de Japhet, aurait occupé le premier le trône de la Gaule, et aurait eu pour neuvième successeur Jupiter Celte. Puis paraissent, sur la deuxième pièce, Hercule de Libye, dixième roi, fondateur d'Alesia; sur la troisième, Galathès, fils d'Hercule, onzième souverain; puisLugdus, fondateur de Lyon; sur la pièce suivante, le quatorzième roi, Belgius, fondateur de la Gaule Belgique et de Beauvais; Jasius, son successeur immédiat; enfin Paris, fondateur dela ville de Paris. La série se termine par Francus et Remus, fondateur de Reims, vingt-troisième et vingt-quatrième rois. Le lecteur trouvera ici une reproduction de cette dernière composition, et pourra se rendre compte, d'après les costumes des personnages, que cette tapisserie est tout à fait contemporaine du règne de François Ier.
Une autre pièce historique, à peu près de la même époque, nous a conservé le portrait en quelque sorte authentique du roi Charles VIII. Cette image précieuse, où le roi est représenté à cheval, couvert du harnais de guerre, l'épée haute, partant pour la conquête de Naples, porte l'inscription suivante :
Carolus, invicti Ludovici filius, olim Parïenopem domuit, saliens sicut Hannibal Alpes.
(Charles, fils de l'invincible Louis, soumit Naples naguère, en franchissant, comme Annibal, les Alpes.)
Au bas, entre les pieds du cheval, l'animal symbolique de François Ier, la salamandre, fort mal indiquée sur la gravure que l'on voit ci-contre, avec la légende vivifico extinguo; le tout encadré d'une bordure originale où des Amours, avec leurs attributs ordinaires, sont séparés par un ornement à losanges, accompagné de cette devise plusieurs fois répétée : inquire pacem. Ce beau portrait historique a été envoyé par son propriétaire, M. le vicomte Arthur de Schickler, à diverses expositions. En 1878, elle a paru
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